INTRODUCTION
Plus personne ne s'étonne aujourd'hui d'entendre les
fidèles s'adresser au Bon Dieu dans la langue de leur région. Les messes
en langues régionales wallonne, picarde et gaumaise se sont multipliées et
rares sont les paroisses où elles ne solennisent pas l'une ou l'autre fête
locale. On remarque aussi que ces offices attirent de plus en plus de gens
qui y assistent avec ferveur et sérieux.
Plus ces messes se multiplient, plus nombreuses sont aussi les traductions
des textes liturgiques. Lors d'une enquête effectuée voici trois ans nous
avions déjà relevé près de deux cents traductions de l'ordinaire de la messe.
On comprend aisément que dans ce foisonnement on trouve du meilleur et du
pire, des textes de bonne tenue et d'autres, plus nombreux, dont la qualité
laisse à désirer, ces différences provenant d'une part de la valeur de la
langue et du vocabulaire du traducteur et d'autre part de sa formation religieuse
et liturgique.
Cette prolifération anarchique de textes ne peut être que préjudiciable è
notre action. Il est certain que si un jour nos messes sont officialisées,
une seule traduction sera admise comme cela s'est fait pour la version française.
Aussi, la Commission des Affaires Religieuses de l'Union Culturelle Wallonne
a-t-elle décidé d'établir un texte de référence qu'elle espère voir adopter
par les officiants de Wallonie à l'occasion des célébrations en langue régionale.
Une telle traduction ne se fait pas sans difficultés. Le plus souvent la
traduction littérale n'est pas possible, le vocabulaire liturgique n'ayant
pas grand-chose en commun avec le caractère concret de nos langues populaires.
De plus, outre la connaissance approfondie de la langue, la démarche exige
du traducteur des connaissances religieuses et liturgiques sérieuses. C'est
pourquoi la Commission des Affaires Religieuses a choisi de travailler en
groupe, mettant ainsi en commun le travail des théologiens, de linguistes
et d'auteurs habitués aux textes liturgiques. La traduction ainsi élaborée
après discussions met à profit les connaissances de chacun de ces spécialistes.
Il n'entre pas dans notre rôle de nous immiscer dans le travail de ceux qui
préparent la célébration d'un office en langue régionale. Il faut cependant
rappeler qu'en ce domaine la fantaisie ne serait pas de mise et que l'improvisation
ne pourrait conduire qu'à des textes boiteux aussi bien pour l'exactitude
que pour le niveau de la langue. Le sérieux et la crédibilité de nos messes
en langue régionale exigent un texte où chaque phrase, chaque mot ont été
mûrement réfléchis et pesés. C'est pourquoi la Commission des Affaires Religieuses
souhaite que le présent texte pilote soit utilisé tel quel. Elle encourage
ceux qui veulent célébrer dans la langue de leur terroir et reste à leur
disposition pour les aider s'ils en émettent le désir.